La mort d'Ophélie
Theodor von der Beek 1907 |
W. Shakespeare, Hamlet, IV, 7, 1600 env.
La reine | Un malheur vient sur les talons de l’autre Tant ils se suivent de près. Votre sœur est noyée, Laërte. |
Laërte | Noyée ? Où s’est-elle noyée? |
La reine | Au-dessus du ruisseau penche un saule, il reflète dans la vitre des eaux ses feuilles d’argent Et elle les tressait en d’étranges guirlandes Avec l’ortie, avec le bouton d’or, Avec la marguerite et la longue fleur pourpre Que les hardis bergers nomment d’un nom obscène Mais que la chaste vierge appelle doigt des morts. Oh, voulut-elle alors aux branches qui pendaient Grimper pour attacher sa couronne florale ? Un des rameaux, perfide, se rompit Et elle et ses trophées agrestes sont tombés Dans le ruisseau en pleurs. Sa robe s’étendit Et telle une sirène un moment la soutint, Tandis qu’elle chantait des bribes de vieux airs, Comme insensible à sa détresse Ou comme un être fait pour cette vie de l’eau. Mais que pouvait durer ce moment ? Alourdis Par ce qu’ils avaient bu, ses vêtements Prirent au chant mélodieux l’infortunée, Ils l’ont donnée à sa fangeuse mort. |
Laërte |
Hélas, elle est noyée?
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La reine | Noyée, noyée. |
Paul Delaroche |
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